Le Franco-Marocain, Saddik Hammoudi qui a tué, vendredi 16 mars, une personne et gravement blessé plusieurs autres, à coups de gourdin dans la mosquée Annour d’Arras dans le Nord, souffre de lourds antécédents psychiatriques. « C'est visiblement un acte de démence. [L’homme serait arrivé à la mosquée] dans un grand état d'excitation » a indiqué, vendredi, le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin.Agé de 32 ans, Saddik Hammoudi a réalisé plusieurs séjours en service psychiatrique hospitalier, selon l’ensemble des témoignages recueillis sur place par La Il était bien connu de la communauté musulmane qui venait prier à la mosquée. « L'agresseur était suivi par l'hôpital psychiatrique, assurait Bilal. Il était sorti de psy il y a moins de deux semaines. Il avait un comportement loufoque, mais on n'aurait jamais pensé qu'il irait jusque là », explique Bilal.
Au-delà d’un simple comportement surprenant attaché à un malade psychiatrique, Saddik avait déjà été l’auteur d’actes violents et de menaces, même s’il n’avait encore jamais attenté à la vie de quelqu'un selon les témoignages. Il y a deux ans, rapporte la Voix du Nord, il avait déjà brûlé des tapis de prière dans la même mosquée. Les insultes étaient courantes et un mineur assure même l'avoir vu s'en prendre à des jeunes l'après-midi : « on jouait au foot, cet après-midi il est venu nous voir en disant que c'était n'importe quoi, qu'on allait tous mourir. »
Prévisible ou non ?
Certaines personnes sur les lieux, estiment qu’un acte de violence était même prévisible. Mohamed, en colère, met en cause le service de psychiatrie qui le suivait : « On savait qu'il était dangereux. Tout le monde était au courant. Nous-mêmes, on l'avait déjà conduit à l'hôpital. On lui disait de prendre ses cachets, parce qu'il partait dans des délires. Mais il rechutait tous les quinze jours. Les gens qui ont signé sa sortie de l'hôpital devaient bien savoir qu'il n'avait pas sa place dehors. C'est dramatique, on pouvait le prévoir. »
Il est possible que la crise de démence de Saddik Hammoudi ait été liée au fait qu’il n’aie pas pris les médicaments qui lui étaient prescrits pour les éviter. « Quand il prend ses cachets ça va, il est gentil, ça le calme, mais quand il ne les prend pas, il devient agressif. Il nous a déjà insultés, il disait qu'on était des mécréants, il nous interdisait de prier », se souvient Youssef.
A n’en pas douter, ce drame soulèvera à nouveau de la question des moyens accordés aux hôpitaux psychiatriques et celle du traitement offert aux malades psychiatriques susceptibles d’être violents, ainsi que sur la capacité des médecins à prévoir ces actes. Le 31 mai 2011, l’Assemblée nationale a déjà adopté la loi, voulue par le président de la République Nicolas Sarkozy, réformant l'hospitalisation d'office et dénoncé par la profession et l’opposition comme un texte sécuritaire.
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